La Première Guerre mondiale
A l’aube de la Première Guerre mondiale, Montigny-lès-Cormeilles est encore un village.
En 1911, la population de Montigny-lès-Cormeilles s’élève à 1059 habitants. Les Ignymontains résident majoritairement au village. En août 1914, le Conseil municipal de la commune est convoqué par le maire de l’époque. Charles-Alexandre Douglas Read et ses conseillers informent qu’en raison de la situation internationale, il convient de prendre des dispositions « pour assurer l’ordre public et le bien-être des familles ».
Montigny pendant la guerre
Ainsi, les élus présentent trois dispositions : la constitution d’une garde civile, la municipalisation de la boucherie et de la boulangerie (ces deux commerces sont ainsi gérés par la Ville) et la réservation de fonds spécifiques sur le budget pour répondre aux besoins de la guerre. Dès la mi-août, le Conseil se réunit tous les dimanches « afin d’être tenu en permanence au courant de ce qui se passe dans la commune ». A la fin août, déjà 45 hommes forment la garde civile avec à sa tête Firmin Lacaze.
Une Ignymontaine, Lucienne Légat, âgée de 15 ans à l’époque, raconte le jour de la mobilisation générale des armées : « C’était un samedi à 4 h de l’après-midi ; j’étais en train de nettoyer la cuisinière […]. D’un seul coup, on a entendu les cloches, tout le monde arrivait de partout dans la rue […]. Le maire, M. Douglas, nous a fait appeler sur la place de la mairie. C’est Anatole qui est passé dans le village pour avertir les habitants au son du tambour […]. Mon mari est parti à la guerre à 18 ans, dans la classe des plus jeunes, qu’on appelait les Bleuets ».
Très vite, la perspective d’une guerre courte s’éloigne. L’enthousiasme patriotique laisse place à une réalité meurtrière. Les habitants de Montigny apprennent que quatre de leurs enfants sont morts aux combats. En octobre 1914, une partie des troupes de la 166e Brigade d’Infanterie, qui stationne à Montigny, doit quitter la commune. Il revient à la municipalité de surveiller les travaux de fortification. La ville s’installe dans la guerre : la vie locale s’organise. A la mort de Douglas Read en 1917, c’est Auguste Charlot qui assure provisoirement la fonction de maire. Cette même année, les Etats-Unis apportent leur soutien aux alliés. Une aide décisive dans l’évolution du conflit mondial. Après avoir arrêté l’attaque des Allemands en 1918, les armées alliées déclenchent une offensive générale.
La fin de la guerre
Le 11 novembre 1918, les cloches de toutes les églises de France sonnent, annonçant la fin de la guerre. Quarante-six enfants de Montigny ne reviendront pas. Leurs noms et prénoms sont inscrits, à jamais, sur le monument aux morts de la commune.
Le monument aux morts, place de la Libération
La loi du 25 octobre 1919 relative à la « commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre » marque le début d’une vague d’édification de monuments aux morts dans toute la France.
Au début de l’année 1921, le conseil municipal décide, à l’initiative du maire de l’époque Victor Bordier, d’ériger un monument aux enfants de Montigny « Morts pour la France ».
Après 8 mois de travaux, le 6 novembre 1921, l’édifice est inauguré place de la Libération.
Centenaire de la guerre : devoir de mémoire
1914-1918… quatre années pendant lesquelles la population française a vu ses hommes mobilisés, ses habitations et ses biens réquisitionnés. C’est pour rendre hommage aux héros de cette Première Guerre mondiale que la Ville de Montigny-lès-Cormeilles a décidé d’organiser des moments forts et symboliques autour de l’armistice du 11 novembre.
En 2013, un comité de pilotage composé d’élus de la ville, de la FNACA (fédération des anciens combattants en Algérie), de deux historiens experts, d’enseignants des collèges et écoles élémentaires de la ville et d’un représentant de l’inspection académique a vu le jour. Il s’est réuni une fois tous les deux mois pour préparer ces périodes de commémoration espacées sur quatre années. L’objectif : se souvenir… c’est un devoir et pour pouvoir l’assumer, il faut rappeler et faire connaître l’histoire de la « grande guerre ». C’est aussi dans ce sens que la Ville a souhaité mobiliser un maximum de classes de CM2 et de 3e (la Première Guerre mondiale est inscrite au programme d’Histoire de ces deux niveaux) pour contribuer à la commémoration. Ainsi en octobre 2014, près de 400 élèves se sont rendus dans la Somme, sur les traces des Poilus, pour visiter le musée des Abris à Albert et découvrir le circuit du souvenir :